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Cinq hommes pour un podium ?

Parions Potes a sélectionné cinq candidats sérieux au podium final de ce Tour de France 2015. A l'arrivée aux Champs-Elysées, nous établirons un bilan pour chacun d'entre eux.



Alberto Contador

L'Espagnol l'a déclaré haut et fort en décembre 2014 : son objectif de la saison est le doublé Giro - Tour, exploit réalisé pour la dernière fois par Marco Pantani en 1998. Il a d'ores et déjà rempli la moitié de sa mission puisqu'il a remporté haut la main le Tour d'Italie au mois d'avril. Cette victoire sur le Giro, il l'a bâtie en deux temps. Tout d'abord sur le long contre-la-montre de Trévise, qu'il aurait remporté s'il était parti dans les mêmes conditions que Vasil Kyryienka et Luis Leon Sanchez. Puis dans l'ascencion déjà mythique du Mortirolo où il a repris un à un tous ses adversaires directs alors qu'il était livré à lui-même.

Et c'est peut-être là que le bât blesse : il a gagné le Giro tout seul, sans équipe. Ivan Basso, Michael Rogers et surtout Roman Kreuziger sont totalement passés au travers. Or, il est impossible de s'imposer sur le Tour sans une équipe construite autour de soi, et ce n'est pas la totale méforme de Rafal Majka qui va le rassurer... Enfin, quid de sa forme à lui ? Une victoire sur la peu relevée Route du Sud n'est pas suffisante pour juger de son état de forme et surtout de sa capacité à tenir trois semaines.

Reste qu'Alberto Contador est un monstre sur les courses de trois semaines : depuis 2007, il en a terminé 9 pour un bilan de 7 victoires.



Christopher Froome

L'Anglais a axé sa saison sur un seul et unique objectif : le Tour. Il n'a en effet disputé que très peu de courses jusque-là (quatre courses d'une semaine dont deux victoires sur le Tour d'Andalousie et le Critérium) et a privilégié de longs stages en altitude. Difficile donc d'estimer son véritable niveau. Poissard l'an dernier avec de multiples chûtes en première semaine qui l'avaient contraint à l'abandon, Froomy aura soif de revanche sur cette 102ème édition.

En tout cas, Dave Brailsford, manager de l'équipe Sky, donne tous les atouts à son poulain dans sa quête d'un deuxième Tour. Le kényan blanc sera entouré de nombreux lieutenants pour la montagne : Richie Porte, Leopold Konig, Nicolas Roche ou encore Geraint Thomas. L'habituel train Sky devrait être encore redoutable et une véritable marée noire pourrait déferler sur les champs alpins.

En parlant de pétrole, personne n'a oublié la « mobylette du Mont-Ventoux » en 2013, l'une des attaques les plus mythiques - et controversées - de l'histoire du Tour. Assis sur sa selle et moulinant à 150 tours/minute dans des pentes à 10%, il déposait... Alberto Contador, pour revenir dans le sillage de... Nairo Quintana. Joli trio, non ?






Vincenzo Nibali

L'Italien, vainqueur sortant, est celui qui a le plus à perdre. Il a relevé le défi de revenir cette année alors que beaucoup voient sa victoire de l'an passé comme une victoire au rabais, face à une concurrence décimée suite aux abandons de Christopher Froome et d'Alberto Contador. S'il n'est pas au niveau auquel on l'attend, il risque de donner du crédit à ses détracteurs. Mais le Requin de Messine est connu pour son tempérament joueur et offensif et on ne peut que se féliciter de cette attitude.

Un peu en retrait en montagne et en contre-la-montre cette année, Vincenzo Nibali sera à l'affût de la moindre occasion de gagner du temps. Il pourrait être l'un des grands bénéficiaires de l'étape pavée en première semaine et jouera de ses talents d'équilibriste dans les descentes périlleuses.

Ses résultats en dents (aiguisées) de scie sur le Critérium ont fait ressurgir un problème important : il est sujet à des allergies lorsque le temps est sec, et souffre de la chaleur. Dépendre de la météo n'est pas concevable pour un sportif de haut-niveau mais il faudra tout de même prêter attention au thermomètre cet été.



Nairo Quintana

Le colombien semble être un vieux briscard du peloton mais il s'avère qu'il est encore très jeune (25 ans) et qu'il n'a terminé que trois Grands Tours. Sauf que ce sur ces trois arrivées, il est monté à deux reprises sur le podium (victoire sur le Giro 2014, deuxième sur le Tour 2013). C'est ce qui fait du vainqueur du Tour de l'Avenir 2010 un redoutable prétendant à la victoire finale. Son début de saison est là pour le confirmer puisqu'il a notamment remporté le très relevé Tirreno-Adriatico.

Preuve qu'il a fait de La Grande Boucle "Son rêve jaune", il a axé sa préparation sur le parcours 2015. Consciencieux, il a pris part à deux courses pavées, A Travers la Flandre et E3-Harelbeke, pour se familiariser avec les routes du Nord. Peu à l'aise, il peut tout de même se féliciter d'avoir achevé la première (dans le grupetto), signe de sa motivation. Nairo Quintana a de plus reconnu les principales étapes de montagne au printemps.





Pur grimpeur, il lui faudra distancer les autres favoris à la pédale en haute-montagne. En effet, la première semaine piégeuse et le long contre-la-montre ne sont pas pour avantager le natif de Tunja. Un podium serait une confirmation de sa progression linéaire qui l'amènera certainement à remporter plusieurs Grands Tours dans quelques années.



Tejay Van Garderen

L'américain n'a certes pas l'aura des quatre premiers cités mais, à 27 ans, il semble arriver à maturité et peut franchir un palier sur ce Tour. Déjà deux fois cinquième en 2012 et 2014, il adore les pentes "douces" françaises et fait de la Grande Boucle son objectif de la saison depuis cinq années maintenant. Spécialiste du contre-la-montre, il a surtout étonné en montagne cette année en terminant deuxième du Tour d'Oman et du Critérium, qui ne proposaient pas d'épreuve solitaire.

Loin des attaques foudroyantes d'Alberto Contador, TJ a un profil de grimpeur-rouleur qui rappelle un certain Jan Ullrich. Toujours placé mais rarement gagnant - en attestent ses sept résultats entre la 5ème et la 9ème place l'an passé, le leader de la BMC veut se faire une place en pleine lumière. Un premier podium sur un Grand Tour serait une preuve qu'il n'est pas un éternel "suiveur" cantonné à des places d'honneur.

Saison Top 10 Victoires
2015 11 1
2014 23 4
2013 27 4
2012 20 1
2011 21 1
2010 14 0

Comme un symbole, le juge de paix de cette édition 2015 sera l'Alpe d'Huez à l'arrivée de la vingtième et dernière "vraie" étape. Tejay Van Garderen garde un amer souvenir de cette ascension. En 2013, il croyait enfin s'offrir un succès de prestige avant de s'effondrer dans les derniers kilomètres et de laisser la victoire à un Christophe Riblon porté par la foule. Peut-être que cette année, les vingt-et-un lacets feront de lui un homme heureux.



Selon nous, il leur en manque encore un peu

Thibaut Pinot a bien failli se retrouver avec les cinq cités précédemment. Ses capacités de grimpeur au niveau des tout meilleurs et son affirmation progressive en tant que leader auraient pu lui permettre de figurer aux côtés des mastodontes du peloton. Cependant, ses deux quatrièmes places sur le Tour de Romandie et le Tour de Suisse suite à des contre-la-montre "ratés" ont joué en sa défaveur. Alejandro Valverde et Joaquin Rodriguez, les deux vieux briscards ibériques nous semblent un brin vieillissants. Romain Bardet tentera de rééditer sa performance de l'an passé et d'assumer définitivement son leadership devant Jean-Christophe Péraud. Dan Martin et Andrew Talanksy devraient être à la lutte pour un Top10, alors que l'un des lieutenants Sky cités ci-dessus pourra "profiter" d'une défaillance de son leader. Enfin, Simon Yates sera trop tendre pour un podium mais ses récentes performances nous laissent penser qu'il va réaliser un très grand Tour et se révéler au grand public.

Et vous, quels sont vos favoris ? Venez pronostiquer sur le classement général final sur le jeu Parions Potes Tour de France 2015 !



A noter que les coureurs ont été triés par ordre alphébtique (n'y voyez aucun ordre hiérarchique).



Thomas Cerato

mardi 30 juin 2015, 16h00

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