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Révolution, revanche, continuité... comment chaque équipe aborde ce Tournoi ?

Le Tournoi des Six Nations 2016 débute ce samedi. Petit focus sur chacune des six équipes.



Le Pays de Galles, pour avancer

Par Rolex

Après une Coupe du Monde où ils sont passés tout près d'éliminer l'Afrique du Sud en quart de finale, les Gallois reviennent avec de fortes ambitions pour ce Tournoi. Et si c'était leur Tournoi ? En effet, le XV du Poireau n'a peut-être jamais été aussi fort... sur le papier tout du moins. L'emblématique Warren Gatland a privilégié l'expérience et la continuité pour constituer son équipe. Sur les 37 joueurs appelés, 31 faisaient déjà partie du voyage en Angleterre il y a quelques mois. Outre leur première ligne, les Gallois pourront s'appuyer sur une deuxième ligne endiablée avec la présence de la paire Luke Charteris et de « Monsieur » Alun-Wyn Jones. La troisième ligne, emmenée par le capitaine Sam Warbuton, promet également l'enfer à ses adversaires.

« Du jeu et encore du jeu », telle pourrait être la devise des Dragons Rouges tant leurs qualités sont indéniables. On a pu l'observer durant la Coupe du Monde, les Gallois ont deux lignes de ¾ excellentes. Si la charnière Gareth Davies-Dan Biggar distribue bien le jeu, notre bon vieux Jamie Roberts devrait faire des dégats dans les défenses adverses. A noter, le retour de blessure du Clermontois Jonathan Davies à ses côtés.

Jamie Roberts, 74 sélections avec le Pays de Galles

Le grand absent : l'arrière Leigh Halfpenny, victime d'une rupture des ligaments croisés en préparation du dernier Mondial, n'est toujours pas remis et regardera l'intégralité du tournoi de sa TV ou des tribunes. Le petit nouveau : seul bleu parmi les 37 appelés, il s'agit encore d'un « Davies » (après Gareth et Jonathan). Aled Davies, qui évolue au poste de demi de mêlée, devrait obtenir du temps de jeu dans ce tournoi lors de matches plus « accessibles ». Il est en effet sur le radar depuis quelques années.



La France, pour (re)jouer

Nouveau sélectionneur, nouveau capitaine, nouveaux joueurs, l’Equipe de France amorce un tournant sur ce Tournoi des Six Nations, après quatre années "PSA" catastrophiques, tant sur le plan du jeu que des résultats. Sans parler de la fessée reçue par les Blacks lors de la dernière Coupe du Monde, les Bleus ont connu leur plus mauvaise série de résultats dans le Tournoi des Six Nations.

Résultats de la France aux derniers Six Nations
Année Class. Vict.
2012 4ème 2
2013 6ème 1
2014 4ème 3
2015 4ème 2

Avec la nomination de Guy Novès, l'optimisme semble de mise. Et pour cause, l'emblématique entraîneur du Stade Toulousain a pour objectif de "faire jouer" le XV de France. Ironie du sort, le "French flair" de l'époque, était incarné, entre autres, par un certain... Philippe Saint-André.

"L'essai du siècle" inscrit par PSA


Plus que sur les résultats, les attentes se portent sur le jeu que vont développer les Français. En sélectionnant Jonathan Danty, Gaël Fickou ou Virimi Vatakawa, Guy Novès a privilégié une jeune et ambitieuse ligne de trois quarts. Au détriment de certains joueurs qui se démarquent plus par leur physique et leur rendement défensif, Mathieu Bastareaud étant l'exemple le plus criant. Pour alimenter cette jeunesse fougueuse, le nouveau sélectionneur a également fait des choix forts en charnière en faisant confiance à Sébastien Bézy et Jules Plisson. A 25 ans tous les deux, ils semblent être le duo idéal pour former la charnière du futur.



L'Irlande, pour tripler

Double tenante du titre, l'Irlande va tenter de réaliser un triplé historique ; la France est la dernière à l'avoir réalisé, entre 1986 et 1989, mais à cette époque, elle avait partagé deux victoires (1986 et 1988) avec une autre équipe car, en cas d'égalité de points entre plusieurs équipes, celles-ci n'étaient pas départagées.

La conquête d'un troisième Graal consécutif se fera sans Paul O'Connell, qui a mis un terme à sa carrière internationale après la Coupe du Monde en Angleterre. Le capitaine de toujours a cédé son brassard à l'expérimenté Rory Best.

Si l'équipe nationale carbure à plein régime depuis quelques années, aucune province n'a réussi à se hisser en quarts de finale de la Champions Cup cette saison. Faut-il y voir un signe inquiétant pour le XV du Trèfle, composé essentiellement de joueurs évoluant dans ses provinces ?

Clubs irlandais qualifiés pour les quarts de la Coupe d'Europe
Saison 1/4 1/2
2009 2 2
2010 2 2
2011 2 1
2012 3 2
2013 2 1
2014 3 1
2015 1 1
2016 0 0


L'Angleterre, pour rebondir

Dans quel état va-t-on retrouver l'équipe d'Angleterre ? Après un échec cuisant lors de leur Mondial - où ils ne sont pas sortis de poule, les joueurs du XV de la Rose doivent à tout prix rebondir et se faire pardonner. Pour cela, la fédération anglais a misé sur un étranger, l'Australien Eddie Jones. Petite anecdote : il était sélectionneur lors de la finale perdue par les Wallabies en 2003 face à... l'Angleterre.

Eddie Jones, nouveau sélectionneur de l'Angleterre

Dylan Hartley est le nouveau capitaine de cette sélection. Joueur ultra-agressif (il a écopé de plus d'un an de suspensions cumulées), il doit donner un nouvel allant à cette équipe, apparue insipide en octobre.

Les Anglais pourront profiter d'un calendrier ultra-favorable (déplacement en Italie et en Ecosse) avant de, pourquoi pas, jouer une finale au Stade de France. Nous aurons un regard attentif sur les trois-quarts qui nous avaient impressionnés l'année dernière : Jonathan Joseph et Anthony Watson.



L'Ecosse, pour (enfin) concrétiser

Les Ecossais en font encore des cauchemars. Dimanche 18 octobre 2015, quart de finale de Coupe du Monde, 79ème minute. Le XV du Chardon tient un exploit gigantesque en tenant tête à l'Autralie (34-32). Puis tout s'écroule. Craig Joubert siffle une pénalité plus que litigieuse (le World Rugby admet même une erreur d'arbitrage quelques semaines après) et "offre" la victoire aux Aussies.

Craig Joubert quitte la pelouse en courant après le match

Après ce Mondial frustrant mais prometteur, les Ecossais veulent enfin faire fructifier leur jeu offensif et intuitif en remportant des matches. Mais, depuis sa première édition en 2000, le Tournoi des Six Nations ne leur réussit guère. Sans aucune victoire finale (ni deuxième place), ils n'ont affiché un bilan positif (3 victoires en 5 matches) qu'à une seule reprise, en 2006.

En constraste avec les autres équipes pour la plupart en reconstruction, Vern Cotter mise sur la continuité pour ce Tournoi. Dimanche face à l'Angleterre, 13 des 15 joueurs alignés étaient titulaires face à l'Australie en octobre dernier.



L'Italie, pour garder sa place

Boostée par son entrée dans le Tournoi en 2000, l'Italie stagne depuis quelques années maintenant et semble même en fin de cycle avec des cadres vieillissants, Sergio Parisse et Martin Castrogiovanni se rapprochant dangereusement des 35 ans. L'émergence de pays comme la Géorgie, la Roumanie ou l'Espagne, menacent sa position dans l'élite européenne.

Et ce Tournoi ne devrait pas inverser la tendance. Jacques Brunel, qui dispute son dernier Tournoi à la tête de la sélection, a dû bâtir une équipe en faisant face à de nombreux absents, l'obligeant à appeler dix nouveaux joueurs. Alors que Kelly Haimona n'est pas fiable et que Tommaso Allan est forfait, les Italiens se cherchent toujours un numéro 10 de la trempe d'un Diego Dominguez.

Cette année, l'objectif principal des transalpins est d'éviter la cuiller de bois. Pour cela, ils doivent profiter de la réception de l'Ecosse lors de la troisème journée, ou alors créer un exploit face à l'une des quatre autres équipes.



Un peu d'histoire : aucune équipe n'a réalisé le Grand Chelem depuis le Pays de Galles en 2012. Si c'est encore le cas cette saison, ce sera la première fois depuis 1968 que le Grand Chelem n'est pas remporté durant quatre éditions consécutives !



Thomas Cerato

samedi 06 février 2016, 01h45

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